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mielamundi eco ethno travel, le carnet de root

Le Carnet de Root du Tour du Monde de Marie et Greg. 1 an de voyage de l'Amérique du Sud à l'Afrique Australe en passant par l'Asie, à la rencontre de la nature et des hommes...

5 mois de voyage....

Un mois aujourd'hui (on est un peu en retard sur la publication, mais ce texte a été écrit le 6/03 dernier!) que nous traînons nos sacs à dos en Asie du Sud Est. L'Amérique du Sud paraît déjà si loin...Quand on remonte le fil du temps et de nos souvenirs, on prend la mesure de tout ce qu'on a parcouru, et vécu... Il y a 5 mois, nous étions en train de lutter pour récupérer nos bagages à Quito. Il y a 4 mois, c'était le mal d'altitude et les paysages incroyables du trek Santa Cruz, dans la Cordillière Blanche péruvienne... 3 mois en arrière, nous étions sur le cargo Navimag au large des côtes chiliennes, en Patagonie. Et il y a 2 mois, on arrivait à Recife, au nord-est du Brésil. En se retournant sur toutes ces images, qu'elles soient visuelles, olfactives ou sonores, on se retrouve soudain à la tête d'une énorme richesse, et grisés par un sentiment de liberté. Hier j'ai fait ce que je voulais, j'ai pris du plaisir, et demain je recommencerai... J'ai envie de bouger? Je boucle mon sac et je continue la route. J'aime cet endroit? et si on s'installait quelques jours pour souffler? 

Bien sûr il y a du stress parfois... Rien de plus flippant que de confier sa vie à un chauffeur-chauffard par exemple... et encore plus dans un pays où les infrastructures sanitaires sont quasi-inexistantes. Mais on n'a pas toujours le choix... Il y a de l'énervement aussi, quand malgré notre vigilance, on découvre qu'on s'est fait arnaquer, ou quand les rabatteurs se font trop insistants dans les endroits très touristiques. De la déception parfois, quand l'idée qu'on s'était faite de tel ou tel lieu ou chose, en lisant les guides, est plus belle que la réalité.. Mais à qui la faute? De l'inconfort souvent, mais finalement, avec un bidon d'eau du Mekong et une casserole, on ressort propre aussi! Et de la fatigue bien sûr, quand la chaleur, et les longs trajets jouent sur notre corps et nos nerfs (un bon cocktail pour se crêper le chignon ca! :-) Mais il y a surtout le plaisir de la découverte, le plaisir esthétique (les visages, les couleurs, les attitudes, les paysages...), le plaisir de pousser plus loin chaque jour, l'émerveillement toujours renouvelé et le soulagement de s'affranchir des contraintes de notre vie quotidienne habituelle.

Dans tous ces pays qu'on dit chez nous "sous-développés", rien n'est jamais impossible... Il est même parfois difficile pour nous de dépasser les barrières sociales qui sont les nôtres depuis toujours. En France, on n'ose plus aller s'acheter des croissants à la boulangerie pour les manger à la table du café d'en face où l'on a commandé qu'un chocolat au lait... Ici, c'est naturel... Il n'y a plus qu'une chambre double et vous êtes 3? On ajoute un matelas... Le bus est plein et des gens font signe sur le bord de la route? On rajoute des tabourets en plastique dans l'allée et on embarque tout le monde... Les limites sont repoussées et dans nos têtes, on respire mieux et on a plus d'idées...

Le voyage au long cours est aussi l'occasion d'éprouver nos capacités d'adaptation... Tu commences à peine à connaître ton environnement, les rues, les commerces, il est déjà temps de reprendre ton sac pour aller plus loin, et débarquer dans une nouvelle ville (ou un nouveau pays), et faire l'effort d'y reprendre tes marques... Tu fais un bout de route avec un voyageur ou 2, tu commences à les connaître un peu, il faut déjà se dire au revoir et apprivoiser les prochains.. C'est du plaisir, mais beaucoup d'énergie!

Ca fait aussi un bien fou d'échapper aux infos internationales anxiogènes dont on nous inonde à la maison. Paradoxalement, on parcourt le monde mais les nouvelles du monde ne sont pas celles qu'on attend le plus quand on a l'occasion de se connecter à l'internet. Hillary vs Obama, attaques aériennes vs kamikazes au moyen orient, Sarko et Carla, on lit ca de loin, dans les gros titres. Les nouvelles que nous recherchons et qui nous importent vraiment sont celles de la famille, les dernières photos de nos potes sur facebook, et les petits commentaires que vous postez sur notre blog. Savoir que Gouning pense à sa tata et à son tonton en regardant ses étoiles le soir, que Nénette grandit, qu'Anne-Marie peut maintenant regarder nos photos, que Gino et Gina nous ont écouté sur RMC, que Nat était superbe en mariée, que des photos compromettantes ont été prises en séminaire ski (kirikou, j'ai des antennes ragot même au bout du monde...:-), c'est ca dont on a besoin... Les coiffeuses en boite ou les fesses de MMS, c'est beaucoup plus rigolo que le SMS de sarko à Cécilia! :-))

Souvent on nous demande "Qu'est ce que vous préférez? L'Amérique du Sud ou l'Asie?
C'est une question délicate puisqu'il n'y a pas de réponse catégorique. Et vous? vous préférez la tarte aux pommes ou le gâteau au chocolat? :-) Tout est affaire de sensibilité... 
L'Amérique du Sud, c'est les grands espaces, la nature souveraine, les paysages qui te laissent coi, qui t'émeuvent, te transportent ou t'enthousiasment. Et les hommes aussi, dans la Cordillière des Andes. Magnifiques mais durs. Difficiles à approcher. C'est aussi des conditions rudes : l'altitude, le froid, le vent, qui font de chaque effort accompli (un trek par exemple) une énorme satisfaction. Comme s'il fallait mériter toutes ces merveilles... Ce sont enfin, pour les hispanophones, des échanges qui peuvent être spontanés et approfondis.
En Asie (limitée à l'Asie du Sud Est pour le moment!), la nature n'est pas forcément époustouflante, et presque jamais vierge. Les seuls paysages qui nous ont vraiment remué les tripes sont les rizières étagées d'Indonésie et de Sapa au nord du Vietnam ou la Baie d'Halong (voyages précédents). Ce sont les gens qui font l'Asie (et nos albums photos en témoignent!). Vivants, facétieux, presque toujours souriants. Des centaines de visages, croisés, entrevus ou étudiés, photographiés parfois. Mais il y a toujours un obstacle. La barrière de la langue. Même si les gestes et les mimes aident, la conversation tourne vite court et la frustration demeure. Malgré cela, nous avons vécu des moments d'échange incroyables, dès que nous avons passé un peu de temps dans les transports locaux ou dans les villages isolés. A travers les jeux notamment. 
Nous avons hâte de découvrir le Népal, le Tibet et la Mongolie, qui vont certainement nous offrir le suc de l'Asie, dans de grands paysages! Suite au prochain numéro....

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