Au pays des galipettes et des indiens gentils

23/04/2008 18:26

A 6h du mat, nous nous engageons dans 10 longues heures de bus eprouvantes a destination de Khajuraho. Coup de stress au depart. Greg est descendu du bus pour verifier le prix des billets quand le chauffeur demarre sans avertissement. Les fenetres sont coincees et ne s'ouvrent pas, et une foule d'indiens hysteriques est entasse dans la travee, m'empechant de faire quoi que ce soit pour prevenir Greg. Tout le monde crie, pousse, c'est le genre de mouvement de foule agressif qui fait peur... J'arrache la fenetre pour pouvoir crier et mettre Greg au pas de course, ouf! il est monte! A cette heure matinale, nous retrouvons les images de notre premier voyage en train, entre Delhi et Jaipur : le caca du matin. Ici pas de chichis, les hommes s'accroupissent ensemble, a quelques metres d'intervalle les uns des autres dans les champs le long de la route. Sans enterrer, ni recouvrir. Ils sont incroyablement nombreux... Les champs doivent etre lourdement mines, les odeurs sympathiques apres quelques heures de chauffe et la salubrite est encore une fois chose inconnue.
Le soleil tape de notre cote et nous cuisons derriere la vitre. C'est trop la foire d'empoigne a chaque arret pour envisager de s'eloigner un peu pour acheter autre chose qu'une bouteille d'eau et un paquet de gateaux... Nous arrivons a Khajuraho en surchauffe et liquefies, sans avoir rien avale de la journee. Heureusement, l'hotel est agreable et le resto a la hauteur de nos esperances! :-)
De bon matin le lendemain, nous nous lancons dans la visite des temples, connus pour leurs sculptures de remarquable facture : apsaras (jeunes filles dansantes) aux poses suggestives et quelques scenes acrobatiques du Kama Sutra! Les photos illustratives ne sont pas pour les enfants!

Coquettes apsaras et jeux erotiques

Au detour d'un temple Jain nous rencontrons Sachin, un jeune indien sympathique qui fait des etudes de marketing. Il vient assister au mariage d'un membre de sa famille. De fil en aiguille, la conversation prend et nous faisons l'objet de la curiosite des autres invites, qui affluent. Sachin nous invite a rester, et a assister au mariage. Nous acceptons, ravis de pouvoir partager ce moment de vie indienne. Nous discutons a l'ombre d'un chapiteau tendu, en attendant la ceremonie. Les hommes avec qui nous echangeons (les freres, oncles etc...) ont tous des notions d'anglais.

En pleine discussion avec nos nouveaux amis

Les Jains (une branche de la religion hindoue) n'ont pas de systeme de castes mais on a manifestement affaire a un milieu assez eleve. Pour la premiere fois depuis notre arrivee en Inde, nous avons un contact approfondi completement desinteresse. On nous offre meme a manger. Nous acceptons, quoique prudemment, car les normes d'hygiene ne tiennent pas compte ici de nos estomacs occidentaux! Ils sont curieux et nous posent beaucoup de questions sur la France (le niveau de vie, les conges, les mariages - et ca les interpelle quand on leur dit qu'il n'y a plus de mariages arranges en France - etc...) , ce qui nous permet d'avoir un vrai echange culturel. A notre question de savoir si les maries du jour se connaissent on nous repond : "oh bien sur, ils se sont parles au telephone!" :-)
Ils nous avouent etre touches de nous voir rester si longtemps avec eux (ca fait 3 heures qu'on attend les maries! :-) et nous gratifient de "nice couple". Enfin, au son des tambours, le marie pare d'un turban et de bijoux enfourche son cheval.

Sachin, ses neveux, et le marie!

Les invites le suivent en procession, les femmes dansent. Et nous aussi, sur leur invitation (desole on n'a pas d'images!:-)
Nous avons malheureusement du nous eclipser avant de voir la mariee, sous peine de rater notre bus. Impossible de trouver un rickshaw aux alentours du temple pour retourner prendre nos sacs a l'hotel... panique... Sachin renonce alors a la ceremonie pour nous ramener en moto. Nous le remercions avec emotion et lui promettons de continuer nos echanges par mail. Il nous rattrapera finalement a la gare routiere pour nous offrir chacun un bracelet "de l'amitie". Voila... aujourd'hui on n'a rien cherche a nous vendre, ni a nous arnaquer, on nous a tout offert. Merci Sachin.
Nous sommes de bonne humeur et acceptons avec le sourire de monter dans le 1er prix des bus les plus pourris de la terre, pour un trajet hors du temps, entasses a 120 pour une capacite "reglementaire" qui ne doit pas exceder 50 personnes. Il fait tres chaud, et nos sourires engageants arrivent a derider pas mal de monde. Ils sont plutot plus sympas que la moyenne a Khajuraho!
A 9h du soir, nous sommes sur le quai de la gare de Mahoba, au milieu de nulle part sur la ligne de train Delhi-Varanasi. Nous avons reserve deux places mais sommes en liste d'attente. Nous devons attendre l'arrivee du train a minuit et demander l'autorisation du chef de train pour monter. On croise les doigts car le plan B, c'est squatt sur nos bagages, dans la gare, pour le reste de la nuit!
0h30. Le controleur vient de nous assigner deux couchettes en 1ere classe... Ouf! On se glisse dans nos draps soulages... Il n'y a plus qu'a se laisser bercer jusqu'a Varanasi (Benares).