Le Carnet de Root du Tour du Monde de Marie et Greg. 1 an de voyage de l'Amérique du Sud à l'Afrique Australe en passant par l'Asie, à la rencontre de la nature et des hommes...
23 Juin 2008
Miela et Mundi s'envoient en l'air sur la Grande Muraille, yihaaaaaaaa!
C'est pas qu'on souhaite a tout prix parodier une emission de tele-realite, mais Pekin en 4 jours, ca releve de l'exploit! Et ca a commence sur les chapeaux de roue...
Des la descente du train (vers 9h50 du mat), on a couru avec nos sacs jusqu'a l'ambassade de Mongolie pour y deposer nos passeports avant la fermeture du service visa. Premiere surprise du jour : ils ne delivrent plus que des visas de 14j, il faudra donc tenter une extension a Ulaan Baatar (et donc se retaper l'ambassade, les delais, les taxes...). Puis on a retrouve Olivier notre ami Quebecquois et on a file (toujours avec nos gros sacs) acheter nos billets de train pour la Mongolie, histoire de "securiser" le jour de depart (a cause du visa de Greg qui n'a plus que quelques jours autorises en Chine...speciale dedicace aux Services Visas Chinois). Il a fallu errer de bureau en bureau (meme d'immeuble en immeuble) mais on a fini par les avoir...
Puis contents de nous, on est alles jusqu'a la guest-house qu'on avait choisie dans le guide, en metro et a pied (et la ville est immmmmmense!) parce qu'aucun taxi ne voulait nous y deposer... Et arrives la, le mec de l'accueil refuse de nous enregistrer parce qu'on ne pouvait lui montrer notre visa chinois (qui est dans notre passeport.... a l'ambassade de Mongolie! :-). Et en Chine, quand c'est comme ca c'est pas autrement! Le parti a dit qu'il faut checker le visa du touriste, alors il faut checker le visa du touriste (alors que tout le monde sait qu'il nous serait impossible d'arriver jusqu'ici sans visa!). Soit ils flippent (repression?) soit ils sont particulierement butes, le fait est qu'il n'y a rien eu a faire... Nous voila donc repartis, avec nos sacs, pour l'ambassade de Mongolie. Heureusement on est tombe sur une jeune fille super sympa qui a bien voulu aller rechercher nos passeports dans la pile et nous faire une photocopie du visa sesame.
Bref, avec tout ca on a pose nos sacs dans notre chambre a... 17h!
Vive la Chine, vive les "Dictatures Democratiques" (je cite dans le texte, faudrait qu'on m'explique ce que ca veut dire vraiment...).
On a vite compris comment on prend des photos cool en Chine....
Cette premiere journee "logistique" passee, nous nous sommes attaques a la partie touristique. Et avant tout a Pekin, il faut des jambes! Les stations de metro sont toujours a au moins 1,5 km de la ou tu te trouves ou de la ou tu veux aller! Il faut donc marcher dans la jungle urbaine, et faire d'enormes detours pour emprunter les passerelles sous-terraines ou aeriennes franchissant les avenues a jamais moins de 6 voies qui quadrillent la ville. Cette ville n'est paradoxalement pas pensee pour le pieton (comme dirait Olivier dans son quebecois natal "Pekin ca se marche pas la...").
Nous decouvrons avec stupeur que comme a Shanghai, et de maniere plus poussee encore, les Chinois s'attachent a faire table rase du passe. Les hutong (petites ruelles populaires bordees de maisons traditionnelles) sont rasees pour construire des immeubles (et les habitants expropries et envoyes avec une maigre indemnite dans la grande banlieue de Pekin, a 1h ou 2 du centre), ou pire encore, murees. On a vu de nos yeux vu des quartiers populaires entiers, entoures de murs de briques nouvellement eleves pour les isoler. Les riverains peuvent bien sur entrer et sortir, mais on cache aux yeux du monde la chine populaire et traditionnelle. A se balader dans Pekin, on ne voit plus qu'une Chine moderne, de buildings flambant neufs, de rues pleines de lumieres, d'ecrans geants, de malls de luxe, et de Mc Do tous les 100 metres. A part les monuments historiques proteges, comme la Cite Interdite et les anciens palais imperiaux, il ne reste plus aucun temoignage de la Chine telle qu'on l'imaginait nous... Et aux dires des francais residant sur place, le processus s'est accelere dans la perspective des JO. L'image de la Chine qui va etre donnee au monde exterieur est parfaitement controlee. Dans Beijing, on a interdit aux chinois de cracher ou de se promener torse-nus. Depuis 1 mois, des vieilles femmes passent leurs journees a gratter les vieux chewing-gum colles sur le parvis de la place Tian'anmen. Depuis des semaines, les visas chinois ne sont plus delivres dans les pays frontaliers de la Chine, pour handicaper les voyageurs individuels, ceux qui ne sont pas "canalises" par un tour-operator et qui pourraient aller fourrer leur nez la ou on n'a pas envie qu'ils aillent. De la meme maniere, les etudiants etrangers en Chine sont confrontes au refus de renouvellement de leur visa et doivent abandonner leurs etudes, sans terminer leur annee. Depuis des mois, les chantiers vont bon train, dressant des centaines de nouvelles tours, dans lesquelles des equipes du batiment se relaient maintenant jour et nuit pour finir a l'heure. De nombreux batiments sont debout mais encore vides. Comme cette immense facade a la sovietique sur la place Tian'anmen, qui n'est.... qu'une facade sans rien derriere! Tout ca nous laisse une sensation etrange... On a l'impression d'etre dans un decor d'Hollywood, ou en plein Truman Show... C'est presque flippant...
Mao aurait-il aime les Jeux olympiques???
Nous sommes par contre agreablement surpris du contact avec les chinois. Ils sont tres gentils, souriants et tres loin de l'attitude francophobe que peuvent leur preter les medias depuis l'histoire de la flamme. Par contre, on devine nettement l'emprise gouvernementale et les decennies de "lavage de cerveau"... Ici plus qu'ailleurs et malgre ce qu'affirment les slogans des JO, tout n'est pas possible (par exemple faire le check in sans presenter son visa :-) on a appris depuis que les hotels sont enjoints de declarer chaque jour au bureau de l'immigration tous les touristes qu'ils hebergent. Toute l'information est centralisee et le bureau de l'immigration sait donc a chaque instant qui est ou, a dormi ou etc... Des touristes francais rencontres depuis ont teste quand ils se sont rendus au bureau d'un petit bled chinois... la preposee les a accueillis en leur disant "vous avez dormi la hier soir, et la la nuit d'avant etc... " C'est fou...Et ces memes touristes se sont vus confisquer leur Lonely Planet a la frontiere terrestre entre le Vietnam et la Chine, parce que la carte de la region montrait par le jeu des couleurs que Taiwan n'est pas Chinois, alors que la Chine revendique la restitution comme elle a revendique celle de Hong Kong!). L' oeil de Pekin est grand ouvert...
Les quelques reliques de la chine traditionnelle, dans les parcs qui subsistent encore entre les buildings modernes : joueurs de Ma-Jong, seance ce Tai-Chi et vendeurs d'oiseaux.
Nous avons donc use nos semelles sur le bitume Pekinois, et visite l'imposante place Tian'anmen (dominee par un big portrait de Mao... Ya pas beaucoup de pays qui continuent a venerer comme ca un homme politique mort il y a plusieurs dizaines d'annees! A part le Vietnam avec l'Oncle Ho, cherchez le rapport... :-). On n'a pas eu le temps d'aller rendre hommage a la momie de l'ami Mao justement, abritee dans un immense mausolee occupant le centre de la place... On a prefere revivre quelques images du film Le Dernier Empereur en visitant la Cite Interdite, puis le Temple du Ciel...
La Cite Interdite.. on s'attend presque a voir surgir Pu Yi...
Le temps etait au gris, comme a Shanghai. On a aussi hesite a manger des brochettes de scorpions et d'hippocampes au marche de nuit, mais on a plutot opte pour le canard laque... :-). On a enfin visite le Temple du Lama, le plus grand temple de bouddhisme tibetain en dehors du Tibet, ou il n'y a plus aucun moine, et ou l'audio guide raconte l'histoire comme si le Tibet avait toujours ete chinois et fait mention de l'exil du Dalai Lama sans en evoquer la raison...
La derniere journee a ete consacree a l'expedition en transports locaux jusqu'a la Grande Muraille. Impressionnante. Majestueuse. Le plus grand ouvrage paranoiaque de l'histoire de la Terre (pour garder l'Empire du Milieu des invasions etrangeres et surtout des Mongols... L'ombre de la menace de Gengis Khan plane encore...). Le temps gris et la brume nous ont empeche de saisir les perspectives infinies de la muraille courant sur le sommet des collines a l'horizon mais ont ajoute au mystere et a l'ambiance de l'endroit. On s'est fait le plaisir de brandir un ecriteau 'Free Tibet' sur ce haut symbole chinois, discretement pour ne pas finir au poste, mais quand meme.. La preuve en image dans la video fil rouge.
L'album Chine est en ligne!
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