Episode n°4 : Udaipur

Sequence coutumes et modes de vie
Ici, la mode masculine est decidement aux pattes d'eph. Les hanches et les fesses bien moulees, le bas du pantalon evase. Avec une chemise a carreaux un peu retro, on croirait avoir affaire a des incarnations locales de Arnold et Willy! Et apparemment qui n'a pas de moustache n'est pas un homme...

UDAIPUR
Pour rallier l'etape suivante, nous avons choisi le bus local. Sur le pied de guerre avant 7h du mat, nous nous offrons un petit chai (the epice a la cardamonde, au poivre et au gingembre, au lait entier) dans la gargotte face a la station de bus, en attendant le depart. 30 minutes et une connection plus tard, nous voila repartis pour 7 a 8h de bus antique, coinces entre nos gros sacs (dans les bus locaux indiens, pas de coffre, et apparemment on ne met pas les bagages sur le toit non plus) et nos p'tits n'indiens de voisins. Quand le bus s'arrete, l'habitacle se vide au milieu de nulle part, pour immediatement se remplir a nouveau. Une fois tous les sieges occupes, on s'entasse dans la travee. Les gens nous fixent. Longuement. Tous les regards noirs et insistants sont tournes sur nous (et quand ca dure 8 heures, c'est nerveusement epuisant! :-). Impossible de leur faire baisser les yeux. Greg s'y essaie sans trop de succes en les fixant a son tour, quant a moi, je n'ose rendre leur regard aux hommes. Mieux vaut se montrer discrete. En dernier recours, je me couvre la tete et le visage de mon krama cambodgien pour echapper a ces regards intrusifs. Le message est clair et ils finissent par me laisser tranquille (jusqu'a ce que je baisse legerement la garde). Les rencontres dans le bus sont deroutantes. Ils y a ceux qui viennent spontanement nous parler, en anglais ou en hindi, les femmes qui poussent leurs enfants vers nous pour que nous les prenions dans nos bras, ou ceux qui tout simplement repondent a nos sourires. L'echange, meme limite, existe. Une curiosite amicale reciproque comme on l'a vecue dans nombre d'autres pays. Et puis il y a les autres. Plus nombreux. Qui portent sur nous leur regard de braise sans ciller, le visage ferme. A nos sourires ils ne repondent pas, et continuent a nous regarder, impassibles. Pas une emotion ne transparait sur leur visage, impenetrable. Nous pensions que le sourire etait universel. Pas en Inde. Que pensent-ils? dedain? rejet? ou timidite excessive? C'est tres deroutant, surtout apres des pays comme le Laos ou le Cambodge ou tout le monde sourit tout le temps. C'est une difference culturelle qu'il faut accepter... Mais qui fait que voyager ici est moins friendly qu'ailleurs.
Nous arrivons a Udaipur a l'heure (ca a l'air assez exceptionnel pour etre mentionne!). La ville degage une atmosphere paisible qui nous seduit. Nous y restons 2 jours entiers. Au programme temples hindous, le Palais du Maharaja, la vie sur les ghats et la vue sur le majestueux palais d'ete, de marbre blanc, dresse sur son ile au milieu du lac. C'est le palais de James Bond. On y a tourne Octopussy, que les guest-houses du coin passent et repassent a volonte.


le palais d'Octopussy...

 
et l'autre palais du maharaja d'Udaipur...

 Mais la plus belle journee que nous passons a Udaipur ne tient ni a l'architecture rajput, ni aux balades dans les rues. C'est une journee "ethno", de belles rencontres. Elle a commence par un cours de yoga, avec un vrai yogi indien capable de se gratter l'oreille droite avec l'orteil du pied gauche :-) Mais aussi adepte de la "full philosophy" hindouiste : medecine ayurvedique, meditation, technique respiratoire, principes de vie. 2 heures pendant lesquelles on a assoupli, equilibre et muscle notre petit corps rouille. Meme Greg le grand sportif en a ch...! Le 2eme grand RDV de la journee etait Shashi... Petit flash back pour la contexte... Depuis que nous sommes en Inde et que nous nous essayons a la cuisine locale, rien ne nous a vraiment convaincus. Les cuisines de resto sont toujours tenues par des hommes et souvent exemptes de toute notion d'hygiene. A quelques exceptions pres, les plats qu'on nous a servis n'avaient pas la finesse vantee dans l'imaginaire culinaire collectif. Le curry consistait souvent en un ragout epais et rechauffe ou nagent deux morceaux de poulet bouilli, et les autres tentatives innovantes sur les cartes en hindi etaient du meme acabit. Alors forts du principe " pour prendre un cours de cuisine, il faut l'aimer, la cuisine!", on etait decides a ne pas prendre de cours. Et puis Shashi est venue nous trouver un matin, pour nous proposer ses services en la matiere. En 5 min a peine elle nous a retournes. Une belle energie, une resonnance, un je-ne-sais-quoi... On s'est regardes, Greg et moi, on s'est dit "allez!" et on a signe... On vous raconte ca "par le menu" (sans jeu de mot!:-) tout bientot...


Scenes de vie autour des ghats